mardi 11 décembre 2012

La pénurie de logement est-elle illusoire ?


Le logement vacant est en passe de devenir un sujet éminemment politique. La sortie remarquée de Cécile Duflot contre l'église catholique a fini de stigmatiser l'incapacité totale des gouvernements français successifs à résoudre ce problème. (Voir mon article La pénruie de logements vacants).

Le paradoxe franco-français a donc une nouvelle fois frappé.

D'un côté des centaines de milliers de mal logés, de l'autre des millions de mètres carrés disponibles. L'affaire n'est pas récente. Chaque année, toute la classe politique s'émeut d'une telle inadéquation... sans pour autant prendre les mesures élémentaires qui s'imposent pourtant à nos voisins européens.

Les dernières mesures annoncées par le ministre du logement pour sur taxer les propriétaires de logements vacants n’y fera rien. Le français est attaché à la pierre et voit dans celle-ci un placement sécurisé sur le long terme. Inutile de forcer un propriétaire à mettre en location ou un revendre un bien qu’il a acquit dans un but de constitution de patrimoine. De plus en plus de propriétaires refusent de louer leurs biens en raison d’une législation très avantageuse pour le locataire. Il est devenu presque impossible d’expulser un locataire mauvais payeurs.
Au risque de m’attirer les foudres de nos biens pensants, il serait peut être temps de déréglementer la protection du consommateur pour fluidifier l’offre. La « trêve hivernale » et une bêtise sans nom qui permet à l’Etat et aux collectivités de se soustraire à leurs obligations de logement, faisant reposer l’intégralité du risque sur les bailleurs. Déréglementons, facilitons la rupture de baux à l’initiative des propriétaires, garantissons les loyers et les remises en états des logements trop souvent mal entretenus, et nous verrons alors des centaines de milliers de biens immobiliers arriver sur le marché de la location.
Sur le marché de l’immobilier professionnel, l’affaire est faite depuis belle lurette. De nombreux dispositifs fiscaux permettent d’imputer les pertes générées par l’absence de locataire. La mutation de locaux professionnels en locaux d’habitation est devenue rarissime en l’absence de tout dispositif incitatif. 

Il serait temps de changer tout cela. Arrêtons de faire porter le chapeau de l’échec de notre politique du logement sur les propriétaires, petits ou grands. Il est grands temps de favoriser la mise à disposition des logements ou des locaux déjà disponibles plutôt que d’encourager, à grand renforts d’aides fiscales, la construction de logements neufs... qui n'aura pas lieu en l'absence de reprise économique. Pourtant, la conjoncture aurait été favorable à de telles dispositions avec des taux de prêt immobilier au plus bas et des prix en baisse.

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