Certes il y a des surfaces disponibles (voir mon post
plus bas), mais envoyer le marché dans le mur à grand renfort de décret s, de lois et de
petites phrases n’est sans doute pas une solution. Les prévisions de constructions dans le neuf
sont alarmantes pour 2013 et ce n’est pas la loi Duflot qui va endiguer l’hémorragie.
Boudée par les investisseurs, et enfoncé par France 2 le jour de son avènement en plein JT, le dispositif de défiscalisation Duflot n’aura
certainement pas l’impact escompté : 40 000 ventes prévues en 2013
contre 34 000 pour le seul trimestre 2011 sous la loi Scellier. Tout est
dit.
Le consensus est général pour dénoncer la hausse ininterrompue
des prix de l’immobilier depuis la fin des années 90. Mais le blocage actuel du
marché va avoir deux incidences immédiates, et disons le, dramatiques :
arrêt des constructions et licenciements massifs dans les secteurs de l’immobilier.
Par secteurs de l’immobilier, il faut entendre toutes les professions impactées
directement, ou indirectement, par la baisse des constructions et des
transactions sur ancien. Seront donc concernées : les ouvriers du bâtiment, les
artisans, les agents immobiliers (salariés, indépendants et auto-entrepreneurs),
les diagnostiqueurs, les architectes, ..., mais aussi les vendeurs de matériaux, la
presse gratuite spécialisée et locale, les imprimeurs, les web agency
spécialisées, etc… etc … Soit la quasi-totalité du tissu économique français. L’immobilier
est la grande muette de l’économie française avec des centaines de milliers d’indépendants,
peu structurés et relativement isolés. Mais c’est bien connu, argent rime avec
immobilier ... et sale … avec argent. Inutile donc de s’apitoyer sur ces malheureux.
Ils l’ont bien cherché.
Saluons les efforts colossaux déployés par le
gouvernement pour sauver les emplois de Florange, de PSA et des chantiers de
Saint Nazaire. Mais le pire reste à venir. Une crise sans précédent commence à
voir le jour et le dégazage va être d’une violence jusqu’alors jamais vue avec
des dizaines de milliers de licenciements, des liquidations judiciaires par
milliers, et autant d’entrepreneurs individuels sur le carreau (mais non indemnisable pas le pôle emploi...).
Durant la dernière crise immobilière des années 90, les
circonstances étaient relativement différentes car le secteur public avait su
maintenir une partie de l’activité du bâtiment et le stock était très
important. Mais aujourd’hui, les caisses sont vides et la pénurie de logement est
bien réelle. Les bonnes résolutions de notre président d’éradiquer le chômage d’ici
la fin de l’année risque donc de rester lettre morte devant l’hôtel du marasme
immobilier, car c’est bien connu … « quand le bâtiment va… tout va ! ».
En résumé, après avoir organisé la bulle et soutenu les
prix avec la loi Scellier, le Gouvernement organise la pénurie ... et maintien .... les prix. Les
investisseurs se retirent à défaut de rentabilité et cachent leurs biens inoccupés,
les primo-accédants n'en ont plus que le nom à défaut d'en avoir les moyens, et
les classes moyennes, sclérosées devant l’ampleur de la crise, se terrent dans
des appartements trop petits. Espérons
que le désastre immobilier espagnole n'aura pas lieu en France avec des prix en
baisse de + de 30% et un marché plus atone que jamais, mais la spirale est belle et bien enclenchée.
Bonne année à tous…
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